3/12/2021
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À Seattle, la première salle « zéro carbone » au monde va ouvrir ses portes

La « Climate Pledge Arena », future salle les basketteuses et hockeyeurs professionnels locaux à l’automne 2021, est porteuse de grandes ambitions en matière environnementale. 


Ses néons vert et bleu flashy à son nom, posés sur le toit, illuminent déjà les nuits de Seattle. La grande ville côtière du nord-ouest des États-Unis va bientôt disposer d’un équipement qui se veut unique en son genre, la « Climate Pledge Arena ». « La première salle certifiée zéro carbone », « la plus progressiste, responsable et durable » au monde, promettent les porteurs du projet. 


Cette salle, d’environ 18 000 places, va devenir l’antre de l’équipe locale de la ligue de basket féminin WNBA (Seattle Storm) et de l’équipe de hockey (Seattle Kraken), qui fait ses débuts dans le championnat NHL pour la saison 2021-2022. La nouvelle enceinte, née d’une reconstruction sur le site de l’ex-KeyArena, entend garantir une neutralité carbone pour chacun des 200 événements qui doivent être programmés à l’année, dont 80 concerts (hors Covid bien sûr).


Le KeyArena partiellement détruite


Dans l’optique de limiter la consommation d’énergie durant le chantier, le toit pyramidal et emblématique de l’arène précédente a été conservé. Ce toit, décoré par ces néons moins énergivores eux aussi, participe à la récupération de l’eau de pluie, collectée puis transformée en glace sur laquelle les hockeyeurs pourront s’affronter. 


Et ce n’est évidemment pas tout. Élimination de tout plastique à usage unique d'ici à 2024, politique de zéro déchet à base de compost et de recyclage intensif (aucune poubelle donc), recours massif à l’électrique, approvisionnement alimentaire local, volonté de sensibiliser les usagers aux questions climatiques… 


Autant d’efforts qui doivent permettre l’obtention d’un label auprès de l’organisation International Living Future Institute (ILFI), focalisée sur les constructions durables. Sa certification est considérée par des professionnels du secteur comme particulièrement exigeante pour classer un bâtiment durable.


Un projet à un milliard


Le coût du projet est estimé à un milliard de dollars. Son financement est entièrement assuré par le secteur privé et Oak View (OVG), un gros investisseur dans les industries du sport et du divertissement. 


« Nous voulons que cette salle incite à l’action », a formulé un dirigeant de la société Amazon, à qui la structure doit son appellation. Le géant du commerce en ligne, dont le siège social est situé à Seattle, s’est félicité de ne pas avoir accolé son propre nom pour mettre en avant « Climate Pledge ». Il s’agit de son propre programme visant à pousser les entreprises à atteindre le zéro carbone d’ici à 2040.


Cette salle « montre sans faire de doute que les édifices de toutes tailles et de tous types peuvent prétendre à la certification zéro carbone, a salué un responsable de l’ILFI, dont le label pourrait être accordé dès la première année de fonctionnement. Avec cette initiative, l'équipe du projet place la barre plus haut pour les complexes professionnels et universitaires - et pour d'autres organisations dans le monde - en adoptant une vérification indépendante de leurs engagements climatiques. » 


Photo : PJ (droits Climate Pledge)