5/27/2021
-
Game Earth

Comment le réchauffement climatique plombe les performances sportives

Nike s'est associé au laboratoire d'experts « Climate Impact Lab » afin de démontrer l'impact que pouvait avoir un climat globalement plus chaud sur la pratique et la performance sportive.

Les questions environnementales et enjeux écologiques peuvent parfois sembler difficilement lisibles, tant dans les actions mises en place à l'échelle planétaire qu'au niveau des calendriers, qui peuvent se projeter jusque dans les 30, 50, ou 100 ans à venir. La lutte est tellement immense qu'elle peut également sembler vaine. Aussi, il est particulièrement important de bien évaluer les liens de causes à effet, d'étudier l'ensemble des mécanismes touchés par le dérèglement climatique et la pollution afin de prendre ensuite les bonnes décisions, celles qui permettront au mieux d'impulser le changement attendu.

Plus il fait chaud, plus c'est chaud pour les sportifs

Sur la question du sport et du réchauffement climatique, Nike a ainsi délivré, en collaboration avec « Climate Impact Lab », les conclusions d'une étude qui démontre ce lien et l'impact négatif qu'il peut yavoir sur la pratique et la performance sportive qui se raréfient dans une atmosphère plus chaude. Cinq sports ont notamment été étudiés : le football, le football américain, le tennis, le snowboard et la course à pied.

Le constat de base est simple et pourrait être dressé par n'importe quel athlète, professionnel ou non : dans un environnement chaud, il faut faire davantage d'effort pour être performance et le corps fatigue donc plus vite. Comme le réchauffement climatique s'est accéléré depuis trente ans, la pratique du sport en a donc aussi payé les pots cassés.

Pour ce qui est de la « planète football », on peut noter la prolifération de lieux où le nombre de jours pendant lesquels la température ne descend pas en dessous des 32 degrés a augmenté depuis 1990. Pour prendre un exemple en France où le football est le sport roi, la ville de Lyon comptait environ six jours par an durant lesquels le thermomètre ne descendait pas sous les 32 degrés dans les années 1990. Ce chiffre est passé à 7 à 13 jours par an en 2020 et pourrait atteindre entre 12 et 45 jours en 2050 selon les prévisions actuelles. Et plus on se rapproche de l'équateur terrestre, plus la situation devient problématique.

En 30 ans, les journées très, très chaudes ont augmenté de 20%

« Climate Impact Lab » a également constaté que le « joueur de football moyen » sur terre devait composer avec une augmentation de 20% de jours supplémentaires considérés comme « extrêmement » chauds entre 1990 et 2020. Autant de jours où performance et pratique sportives auront diminué. Si le réchauffement climatique poursuivait son évolution dans les trente ans à venir, le joueur moyen pourrait être confronté à une augmentation allant de 40 jusqu'à 72% de jours extrêmement chauds.

Le constat est peut-être encore plus parlant sur le continent nord-américain, dans les Etats du sud des Etats-Unis notamment, où c'est le foot US qui règne en maître et où l'on constate carrément l'augmentation du nombre de jours où les entraînements et matchs doivent être annulés en raison de la chaleur. Au fil des années, certains Etats ont même contraint les équipes de foot US à tenir compte des conditions météo afin d'alléger les équipements ou tout simplement d'annuler toute activité si certains seuils étaient atteints, le but étant avant tout de de protéger la santé des athlètes. Dans les années 1990, une telle précaution était rarissime. Si rien n'évolue, elle pourrait devenir monnaie courante d'ici 2050.

Sur le même principe, la pratique du snowboard est tout autant pénalisée puisqu'elle bénéficie de moins de jours de neiges pour se développer. Ce qui confirme une autre étude récente qui démontrait que les Jeux olympiques d'hiver étaient en danger par l'absence de neige.

Le réchauffement climatique a aussi un impact sur les terrains, qu'il s'agisse des pelouses, des montagnes ou encore des routes


Moins de chaleur pour plus de show ?

Dans l'étude portant sur la course à pied, sport individuel à la portée de tous et toutes, l'impact sur la performance sportive est particulièrement mis en avant. Le réchauffement climatique pénalise la performance et la santé des athlètes. Pour un marathonien, un effort prolongé exposé à la chaleur augmente le risque de blessures, de maladies ou de tensions. Il en va donc de même pour n'importe quel footballeur, joueur de tennis ou de foot US, dont la performance sera amoindrie dans des conditions météo hostiles.

Tous les coureurs savent qu'il vaut mieux courir « à la fraîche » qu'en plein cagnard, mais Nike s'est intéressé de plus près aux conséquences que pouvait avoir l'effort prolongé produit sous la chaleur. Le projet Breaking2 a ainsi comparé performances et températures, pour démontrer que la meilleure température pour permettre au corps d'un marathonien de produire le meilleur effort était de 10 degrés.

Selon le niveau, 10 degrés de plus, c'est entre 3 et 13 minutes de plus au chrono

Dans un environnement à 20 degrés, ce qui ne semble pas démentiel à première vue, un athlète d'élite met en moyenne plus de trois minutes de plus pour boucler un marathon (de 2h29'33'' à 2h32'43). La barre symbolique des 2h30 est dépassée dès que l'environnement excède les 14 degrés. Pour un athlète moyen, c'est plus de 12 minutes dans la vue entre 10 et 20 degrés (de 4h24'57'' à 4h37'00'') !

Voilà une étude de plus qui pointe les effets néfastes du réchauffement climatique sur le sport, un élément qui reste l'un des piliers du bien-être de l'être humain. Reste maintenant à prendre les bonnes décisions en conséquence !

Crédit photo : Frank Ravizza et Free-Photos de Pixabay